
Frédéric Beigbeder au Bataclan :
le sens de la fête retrouvé !
Crédit photo : Nicolas BLSCAK
Dès le début du spectacle, le ton est donné : DJ Pone, derrière ses platines installées dans la coursive à droite de la scène, mixe des voix d’écrivains sur des musiques électroniques : Guitry, Sagan, Cocteau, Camus, Duras… Des extraits d’interviews comme une ode à la liberté, aux plaisirs et à la fête résonnent avant que les guitares de Black Sabbath n’électrisent la salle. “Lire des livre, et écouter des disques“, telle était la promesse de ce show, et l’on est d’entrée de jeu immergé dans le monde littéraire et mélomane de Frédéric Beigbeder…
Crédit : Nicolas BLSCAK
La fête est finie. Dans “le même fauteuil depuis mars 2020“, Beigbeder, en pantoufle, pijama, robe de chambre et lunettes de soleil sur le nez, se présente à nous comme dans une gueule de bois qui dure depuis trop longtemps…
Beigbeder, révolté. Révolté contre les seize derniers mois d’immobilisation forcée, d’infantilisation et de privation de nos libertés. Un sentiment qui éveille en lui la mélancolie, de la vie d’avant, des nuits parisiennes perdues…
Beigbeder, nostalgique. Très vite, il se réfugie dans les souvenirs : figure du Paris noctambule, habitué des soirées des Bains Douche et du Baron, Beigbeder nous délecte de ses anecdotes sur les dessous de ces nuits… Dans l’audience, les rires et les exclamations montrent quelques-uns se reconnaissent dans ces récits loufoques…
Qu’on ait connu cette époque ou non, ces nuits parisiennes des années 80 et 90 sont toujours fantasmées, et DJ Pone en profite pour prendre les rênes et tous nous (re)plonger dans l’ambiance mythique du “sous sols des Bains” : dès les première notes de l’iconique Fade to Grey de Visage, le Bataclan plonge dans une ambiance 80’s groovy et électrique ! S’en suivent Orchestral Manoeuvre in the Dark, Eurythmics, Depeche Mode… un florilège sous forme de mashup irrésistible des meilleurs sons de l’époque !

Crédit : Nicolas BLSCAK
Cynique, oui. Comme le personnage d’Octave Parango, l’insolent publicitaire de son livre 99 Francs, dont il reprend des extraits sur scène, sur une musique électro cadencée par DJ Pone, et des projections et jeux de lumières tout aussi frénétiques : « Votre désir ne vous appartient plus, je vous impose le mien ».
Crédit : Nicolas BLSCAK
Dépassé par le monde qui l’entoure, s’amusant du désenchantement de ses anciens copains menant à présent une vie plan-plan et rangée… Mais lui aussi a vieilli, s’est assagi et fréquente aujourd’hui bien plus les salles de sport que les sous-sols obscurs. Car il est aussi question d’amour, de paternité, et de vieillesse, dans ce DJ Set Littéraire…
Television Rules the Nation de Daft Punk annonce le mini DJ Set final de DJ Pone, qui a pris place sur le devant de la scène : Pendant dix petites minutes, le Bataclan reprend ses airs de club d’antan : Michael Jackson, The Rolling Stones, Lenny Kravitz, Stevie Wonder,… Une “conclusion joyeuse et libératoire” (Sylvain Merle). Il n’y a pas de doute, Frédéric Beigbeder et DJ Pone ont le sens de la fête !
On remet ça le 23 et le 24 septembre 2021 !
Et pour l’occasion, le Bataclan revêtira sa configuration “Cabaret” !