
La musique se met en bulles : Nos coups de coeur en 5 BD
1. Les Amants d’Hérouville : Une histoire vraie – Yann Le Quellec & Romain Ronzeau
Paru le 17 février 2021 aux Éditions Delcourt
Saviez-vous que le Rocketman d’Elton John, Champagne de Jacques Higelin ou encore le mythique Saturday night Fever des Bee Gees étaient nés dans un château français ?
Enorme coup de cœur pour cette BD qui retrace le destin passionnant de Michel Magne, compositeur de musiques de films hyperactif, qui décide à la fin des années 1960 d’installer un studio d’enregistrement dans son château d’Hérouville. Michel Magne a aussi le sens de la fête et la musique résonne jour et nuit dans le château d’Hérouville, notamment lors de fêtes grandioses et décadentes devenues mythiques où l’on croise aussi bien David Bowie, Elton John, les Grateful Dead que Johnny Hallyday … On alterne entre récit, dessins, photos et anecdotes autobiographiques savoureuses.
Son idée de génie a été de mettre ses studios, les 57 pièces de sa bâtisse, son parc et sa piscine à la disposition de musiciens de passage. Les repas qu’il proposait étaient des festins. Le Chef Serge Moreau les servait en déclamant du Rimbaud. Et dans ce lieu culte, le sens de la fête était démesuré
Romain Ronzeau – Illustrateur
2. Une histoire du Velvet Underground – Prosperi Buri
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Paru le 5 mars 2021 aux Éditions Dargaud
Avec une seule couleur, le rose, Prosperi Buri se paye (gentiment) le groupe culte new-yorkais dans une version sans complaisance de la rencontre à New York en 1964 entre Lou Reed, un étudiant en littérature porté sur l’héroïne, et John Cale, un multi-instrumentiste expérimental, puis celle avec Andy Warhol et Nico. Tous les personnages sont épinglés avec beaucoup d’humour dans leur quête de reconnaissance et de visibilité, donnant des situations particulièrement comiques sur la guerre d’egos des deux leaders et le snobisme ambiant au sein de la Factory…
A la Factory, c’est très mal vu de rigoler…Tout le monde est sous speed, et le top du cool c’est de faire la gueule… être odieux, snober son voisin… prendre des poses suffisantes
Andy Warhol par Prosperi Buri
3. Nowhere Girl – Magali Le Huche
Paru le 5 mars 2021 aux Éditions Dargaud
Dans cette bande dessinée autobiographique, Magali Le Huche raconte en toute poésie comment sa passion pour les Fab Four a apaisé son adolescence tourmentée : pour combattre la phobie scolaire qui l’envahie lors de son entrée au collège, elle se réfugie dans les chansons des Beatles et troc ses livres de grammaire contre l’univers coloré et poétique de “Sergent Pepper” ou “Yellow Submarine”…
Comme j’étais perdue à cette époque, j’ai constitué un monde virtuel en m’échappant avec les Beatles. Quand l’enfance se termine, on laisse de côté ces mondes imaginaires qui nous permettent de nous évader. Mais c’est redevenu une possibilité le jour où j’ai rencontré les Beatles.
Magali Le Huche
4. Leonard Cohen : sur un fil – Philippe Girard
Paru le 17 mars 2021 aux Éditions Casterman
Une bande dessinée romanesque qui prend le pari très ambitieux de raconter la vie, ou plutôt les vies, de Léonard Cohen. De Montréal à New York en passant par Londres et La Grèce, on se balade avec Léonard Cohen au rythme de ses rencontres artistiques (Janis Joplin, Lou Reed), des femmes qui ont marqué sa vie, de ses doutes et ses excès, plutôt que ses moments de gloire, pour mettre en lumière la richesse de cet artiste exigeant et complexe…
Leonard Cohen est un homme qu’on a déclaré mort au moins 10 fois dans sa vie, mais qui renaît de ses cendres chaque fois. Il était extrêmement résilient et capable de se réinventer. J’ai donc décidé de parler de Leonard Cohen le phénix, celui qui finit toujours par rebondir, même quand il est à genoux et à terre.
Philippe Girard
5. Love Me Please : Une histoire de Janis Joplin (1943-1970) – Nicolas Finet, Christopher et Degreff
Paru le 16 septembre 2020 aux Éditions Marabout
Sur fond des contre-cultures et du flower power qui ont bercé une partie des années 1960, ce BD biopic retrace les moments forts la carrière éclair de Janis Joplin, de son enfance à sa mort abrupte à 27 ans en 1970. La voix rauque, la soif de liberté et le goût de l’excès de cette chanteuse cernée par les démons mais qui est entrée dans la légende en quatre disques, avec en guise de point d’orgue un triomphe à Woodstock en 1969…