Le Lieu

Illustration : Caroline Pirotais
Dans l’inspiration de l’époque, la façade se donnait des allures de pagode chinoise. On pouvait alors y admirer de grandes statues de bouddhas et de dragons, fièrement dressées sur les corniches. Si l’aspect général et les couleurs originales ont été conservés, les statues ont quant à elles disparu. On peut toutefois encore admirer des têtes de dragons peintes à proximité des encadrements de fenêtres.

Inspirée d’une « chinoiserie musicale » créée par Jacques Offenbach, la salle est baptisée en 1865 comme l’opérette « Ba-ta-clan ». Dès son ouverture, elle se veut être le temple des plaisirs populaires. Au rez-de-chaussée, on reprend en choeur les paroles des chansonniers à la mode et l’on entame d’interminables parties de billards géants. A l’étage, on danse le quadrille et la polka.
A la fin du 19ème siècle, William Cody, alias Buffalo-Bill, joue son spectacle The Wild West Show sous les lambris du Bataclan, entouré de « véritables peaux-rouges ». Fort du succès de ce spectacle, le café-concert passe en 1910 sous la direction de Bénédicte Rasimi. Le public a alors l’immense plaisir de découvrir ses revues à grand spectacle. Robes, plumes, costumes, bijoux, décors fabuleux tout est orchestré par la grande créatrice Mme Rasimi. C’est un véritable privilège d’assister à ses shows, et le tout Paris se presse dès 1911 pour goûter aux joies du music-hall.

Mme Rasimi et son personnel, 1910
En 155 ans d’existence, le Bataclan aura connu différentes périodes, de succès, de crises, mais il se sera toujours relevé, porté par des passionnés et mû par un fort engagement et enthousiasme pour les cultures populaires.