
Walk Fest
Première édition au Bataclan
Samedi : concerts et DJ Set
Le Walk Fest a célébré le hip hop sous toutes ses formes les 26 et 27 octobre derniers. Rap, djing, danse, peinture… tous les univers ont fusionné lors de cet évènement inédit. Première discipline à être mise en avant : la musique.
Nemir
Parler d’étoile montante du rap serait trop réducteur pour décrire Nemir, lui qui s’est déjà taillé la part du lion. Le Perpignanais n’a donc eu aucun mal à lancer cette première édition du Walk Fest ! Et ils étaient nombreux à être arrivés à l’heure pour ne rater aucune seconde du show du rappeur. De Chica à Princesse, toute la foule scandait les paroles de ses plus grands tubes avec application. En quelques minutes, Nemir a fait assoir la salle et ses musiciens pour ensuite soulever la foule en lançant un refrain survitaminé. Bref, un concert à son image : accessible, populaire et surtout, enthousiasmant !
Agar Agar
Invité surprise de cette première édition du Walk Fest, le duo Agar Agar a marqué une pause électro dans cette bulle hip hop ! Entre deux concerts de rap, Clara Cappagli et Armand Bultheel ont fait résonner les titres de leur premier EP Cardan et de leur premier album The Dog and the Future. Impossible de ne pas succomber aux rythmes envoûtants ni aux sauts déchainés de la chanteuse. Sur scène comme dans la foule, la liesse était contagieuse !
Makala
Dernier artiste à rentrer en scène, Makala. La salle est en surchauffe quand le rappeur surgit des rideaux de l’arrière scène. Son pas calme et assuré contraste avec l’ambiance électrique qui règne dans la fosse. Il suffira de quelques notes pour que l’excitation et l’envie furieuse de continuer à faire la fête atteignent leur paroxysme. Les premiers pogos s’enchainent, la foule exulte, saute, danse, se bouscule. Emporté par cet élan même Makala se jette parmi ses fans pour profiter de l’ambiance au plus proche de son public. C’est un chanteur lessivé, la lèvre fendue mais heureux que l’on croisera en sortie de scène dans les coulisses.
Dimanche : battle de danse
Après avoir clôturé le samedi soir sur une joyeuse chenille improvisée dans toute la salle, le collectif Walk in Paris se retrouve aux manettes de cette deuxième journée placée sous le signe de : la danse.
Sybille et Flora, deux mains innocentes choisies par Lydie Lapeste parmi le public, ont tiré au sort les ordres de passage des 16 danseurs. Sur scène, Enfant Précoce, pinceau à la main, s’est employé toute la soirée à inscrire en temps réel les noms des vainqueurs, manche après manche. A ses côtés, la Roue de la Walkance trônait fièrement sur le devant de scène.
Le premier 8ème de finale s’est tenu sous l’oeil avisé des 3 membres du jury : Aloïse Sauvage, Salomon Asaro et Diablo. DJ H Flow, aux platines, lançait les sons que la Roue imposait aux participants. Michael Jackson, 13 Block, Polo and Pan, Serge Gainsbourg, James Blake… la playlist a donné du fil à retordre aux danseurs !
Le battle s’est déroulé au centre de la fosse, le public assis en cercle pour admirer les joutes. Plusieurs styles, plusieurs écoles… On devine très vite chez chaque danseur des mouvements et gimmicks qui leur sont propres. Pour clore les quarts de finale, la Compagnie Etra a proposé une création originale aux spectateurs du Bataclan, laissant par la même occasion le temps de souffler aux danseurs toujours en lice.
Mais quand vient le moment des demi-finales, les règles de la compétition se corsent. La Roue ne dicte plus les chansons mais des contraintes corporelles. Un duel incroyable se déroule alors, les yeux fermés. Les figures de breakdance à l’aveugle arrachent des cris d’admiration teintés d’inquiétude aux spectateurs des premiers rangs.
Et c’est la finale. Elle oppose Laura Nala et Jean Blesh. Dans cette dernière ligne droite, les finalistes qui ont eu le droit de repêcher deux danseurs pour leur servir de Cupidon, enchaînent les danses, trempés de sueur. Et la fatigue commence à se faire sentir. Jean Blesh tombe le t-shirt, Laura Nala resserre sa queue de cheval. Le jury incapable de les départager redemande un énième battle. Lydie Lapeste le rappelle à l’ordre “Jury mon bon jury, je vous aime mais maintenant il va falloir choisir“. Le suspens était à son comble dans la salle qui peine, elle aussi, à retrouver son souffle. Le couperet tombe : c’est Jean Blesh qui remporte la compétition !